Graffiti Writing [fr]

Origini, Significati, Tecniche e protagonisti in Italia.

Interview avec Alessandro Mininno

L’idée de départ de ce livre, c’etait de faire le bouquin définitif sur le graffiti en Italie ?

Non ! Tu ne peux pas faire un livre définitif sur quelque chose qui n’est pas encore terminé (de la même manière il ne peut pas y’avoir de livre définitif sur l’art contemporain par exemple). « Graffiti Writing » est un livre de présentation du graffiti : C’est sensé être lisible par la plus grande audience possible. Les gens ont tendance à détester ce qu’ils ne comprennent pas : J’ai écrit ce livre avec l’espoir qu’il permette aux gens de commencer à comprendre et à lire les tags et les graffs. Qu’ils aiment ou pas, peu importe – même si personnellement je trouve toujours beaucoup de beauté dans un tag, et je voulais montrer de beaux panels et throw-ups et expliquer ce qu’il se cache derrière.

Graffiti est un mot italien, mais “Graffiti Writing” ça fait pas trop titre de bouquin sur le graffiti italien non ?

J’aime pas le mot “graffiti” seul, mais il fallait qu’il soit présent pour faciliter l’indexation du livre et les recherche sur le sujet. C’est pourquoi j’ai utilisé l’expression « graffiti writing ». Dans « Subway Art », ils disent « Le Graffiti writing à New York est une vocation qui se passe d’une jeune génération à la suivante… ». Le livre est sur le « graffiti writing », pas sur les graffiti d’amoureux (C+F= Amour Eternel), ni sur le graffiti politique, de football des catacombes ou autre.

Dans les années 90, Rome et l’Italie étaient connues pour être de bons endroits pour peindre des wagons. Les compagnies ferroviaires n’effaçaient pas vraiment les graffs. Quelle est la situation actuelle ?

Je pense que l’Italie est toujours un bon endroit pour peindre des trains, mais tu sais probablement que depuis 1999, les trains sont nettoyés facilement et rapidement grâce à des films plastiques transparents apposés sur les wagons. Ça a été un changement radical de mentalité : Avant 2000, tu peignais pour voir ta pièce tourner pendant des années. Maintenant les gens peignent principalement pour l’action, prendre une photo de sa pièce est plus important. C’est difficile désormais de voir un wagon peint car ils ont une durée de vie limitée. Il faut beaucoup peindre pour se faire remarquer. C’est devenu un sport complètement différent (c’est désormais comme dans le reste de l’Europe je pense).
Des centaines de gens peignent toujours des trains en Italie, et on peut quand même voir des productions de qualité dans les gares. Beaucoup d’anciens se sont remis à peindre cette année, et je suis très content de voir à nouveau des trains de Hekto, Napal ou Rok par exemple.

Y’a vraiment beaucoup de photos dans “Graffiti Writing” d’où viennent elles ?

Sara et moi avons demandé les 250 et quelques photos du livre directement aux “writers”. 


On a récupéré autour de 5000 photos. Avec Sara ont a des goûts complètement différents donc choisir les photos à publier a été assez difficile.
Je voudrais remercier tous les « writers » qui nous ont donné des photos… sans eux le livre n’aurait pas pu exister. On a reçu BEAUCOUP de super photos de bons photographes aussi (la liste ici)
Le livre ne représente pas la scène Italienne (c’est impossible dans un livre, y’a les magazines pour ça). Les livres essaient de montrer des styles (throw ups, tags, whole cars, etc.) de raconter des anecdotes, de la manière la plus scientifique possible. Je voulais faire un livre accessible sur les trains, les tags, les throw ups : Il y a déjà tout un tas de livre hyper spécialisés sur le graffiti (je les lis) mais je pense qu’ils sont trop codés pour la plupart des gens. D’un autre coté tu as les livres qui montrent que les « hall of fame », des persos, c’est plus facile à vendre mais je ne les aime pas. (je déteste particulièrement les grosse compiles/collages du style « Graffiti World »). J’ai eu la possibilité de faire quelque chose qui représente mon propre point de vue sur le graffiti : les lettres, les trains et le vandalisme. J’espère que quelqu’un va le descendre, le critiquer – on a va fait des choix et on est prêt à les défendre.

Peux tu nous citer le nom d’un graffeur italien qu’on ne connait certainement pas, et qui mérite un peu de publicité, d’exposition ?
Non je ne peux pas.
Je pourrais te citer mes « writers » préférés, mais ce sont mes goûts persos…ça signifie rien. Je pense que la seule façon de savoir ce qui défonce en Italie, c’est de faire un petit séjour à Rome ou Milan, et de marcher dans les rues, ou choisir un bon banc dans une station. Il faut toujours se rappeler que ce qu’on voit sur un internet ce n’est qu’une infime partie de ce qui existe… et pas toujours la meilleure :-)

Peux tu choisir 5 pages du livre et nous en dire 2 mots ?

Pour débuter, j’aime vraiment cette page où Verbo (Meta2) peint pendant la manifestation du G8. On peut effectivement voir la foule qui défile dans le fond. Je pense que cette documentation a une valeur inestimable (la photo est de Olafpix.net).

C’est la même raison pour laquelle j’aime cette photo d’Alex Fakso où les gens enlèvent la protection plastique contre les graffs sur les wagons avec des cutters. Ca montre très clairement que vous pouvez toujours essayer d’éradiquer le graffiti, mais vous ne pouvez pas arrêtez les “writers”. Ils progressent toujours, peignent plus haut, avec des outils plus puissants, sur les surfaces toujours plus inaccessibles. C’est une lutte magique contre la dictature du monochrome.

J’aime ce tag de Spiner : les “gribouillis” sont la forme la plus détestée de graffiti. Moi j’adore, et particulièrement ce tag (en tout cas pour moi) il démontre qu’une signature sur un mur peut être une très belle typo, bien exécutée et brillante.

Dans le petit chapitre historique, je choisi la page de clôture: Muko et Nitro en 1995, masqués dans le dépôt en face d’une incroyable whole car, avec un style qui n’aurait pas été possible sans les Montanas. Le graffiti était en train de changer devenant plus agressif, plus direct, plus “ugly”.

Le chapitre sur les “interrailers” est un de mes préférés. Très peu d’ouvrages documentent cette scène, pourtant c’est une des meilleures choses que les vandales européens ont inventé.



Toutes les photos qui illustrent l’interview
sont des photos qui n’ont pas été publié dans le livre. Merci Ale !

http://graffitiwriting.fatbombers.com/
ISBN: 9788837053307
29 € – 236 color pages

ekosystem – Juillet 2008 – traduction rapide de la VO en anglais

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Space invader – interview – Pau 2000


Quand as tu commencé à poser tes premiers space-invaders ?
En fait ça c’est fait en plusieurs étapes avec quelques années d’intervalle …
Le premier a été posé au début des années 90 dans une ruelle parisienne, c’était une sorte d’éclaireur car c’est en 1998 que j’ai réellement commencé l’Invasion, c’est a dire la prolifération….

Comment l’idée a t’elle germé dans ton esprit ?
C’est une somme de rencontre, je trippais sur la mosaïque et son rapport avec le pixel et puis je me suis rendu compte que c’était un matériau que l’on pouvait utiliser (cimenter) dans l’espace public. La figure du Space Invader comme créature pixelisée envahissante ça le faisait plutôt bien. En plus y’a tout ce coté jeux vidéo dans la ville, >>> urban hacking realitygame

Certains ont cru qu’ils devaient détruire les aliens.
En fait je ne donne pas de règle du jeux alors chacun s’invente ses propres règles, et à paris une rumeur a circulé comme quoi il fallait les détruire et certains y ont cru …

Tu ne viens pas du graffiti. Comment es-tu perçu par la scène graffiti Parisienne ?
Elle m’a bien accueillit et je lui rend bien, c’est vrai que je fréquente de plus en plus de taggers… C’est un monde que je découvre et que je trouve passionnant et d’une grande richesse. Il y a toute une histoire, toute une culture ça se découvre peu à peu ça prend du temps ! J’aime bien la génération actuelle, il y a des gens vraiment intéressant qui essayent de faire évoluer les choses.

Et toi quel regard as tu de la scène graffiti « traditionnelle » ? Est-ce qu’il y a des gens avec qui tu as des affinités, ou du moins dont tu apprécies le travail ..
A paris j’aime bien O’clock qui est incontournable, j’ai été peindre une fois ou deux avec lui, au rouleau dans les tunnels du métro parisien. André et ses mr A, mais aussi Moze, Stak, HNT, So6, L’atlas, Seb, John one, et bien sur Zevs avec qui je collabore sous le nom d’@nonymous. Sinon je connais un peu la scène New York j’aime bien les gros lettrages d’Espo, et surtout le travail de Revs qui est pour moi le géant. En parlant de géant j’ai aussi un grand respect pour le travail d’André the giant (Shepard Fairey) qui a vraiment mit une claque à l’Amérique entière.

Est-ce qu’il y a une intervention dont tu es particulièrement fier ?
J’aime bien le Space Invader sur le D du signe Hollywood sur la colline du même nom.

Tes projets, de nouvelles villes ?
J’ai toujours 2, 3 villes en tête en ce moment c’est Barcelone, Berlin, et puis j’irais bien aussi du coté de l’Afrique, ça pourrait donner un bon style, assez surréaliste !!! Mais il y a toujours des surprises, une ville italienne me déplairait pas…

Est-ce que ton futur est uniquement lié aux Space-invaders ou as tu d’autres projets dans la tête ? Tu as fait une vidéo avec Zeus notamment.
Oui elle s’appelle @nonymous 99 et là on travaille sur @nonymous 2001.
Sinon je ne me voies pas arrêter mes invasions, en même temps, je n’ai pas envie de m’enfermer dans ce personnage qui ne serrait rien faire d’autre comme c’est souvent le cas dans l’art, je commence à évoluer, à ouvrir d’autres chantiers…

Un dernier mot.
ALERT


Propos recueillis par ekosystem le14/02/01 pour Garage mag.
Photos lors de l’invasion Paloise en Novembre 2000.

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